Dans le grand emprunt le numérique hérite d’une enveloppe conséquente de 4 milliards d’euros (dont 2 milliards pour les infrastructures). Cette nouvelle ne sera véritablement « bonne » que si elle lance une dynamique et si elle est suivie prochainement du vote d’une loi actant un cadre règlementaire pour le développement et le financement du très haut débit sur l’ensemble du territoire français .
Oui à la concurrence…sur les services !
La concurrence, la vraie, pas celle qui, par fusions successives, reconstitue des oligopoles, est celle qui profite au consommateur final .
Or, qu’attend le consommateur final ? La réponse est claire : un maximum de services, la possibilité de choisir entre les différents opérateurs et des prix attractifs sur tout le territoire. S’agissant d’un droit qui devrait être fondamental, le droit à l’information l’ égalité de traitement tant dans l’accès aux services que dans les prix doit être la règle.
Pour ce faire il faut un deux conditions:
– une « tuyauterie Internet »de très haut débit identique sur l’ensemble du territoire
– une égalité d’accès des opérateurs de services à cette « tuyauterie » pour qu’ils puissent proposer les mêmes services partout.
La véritable concurrence que doit encourager le législateur est donc bien une concurrence sur les services aux consommateurs finaux et non une concurrence sur les infrastructures !
Pour la couverture de la France en fibre optique, l’emprunt ne suffira pas !
L’environnement n’a jamais été aussi favorable pour le très haut débit mais pour couvrir les zones rurales en fibre optique, seul support garantissant les mêmes services partout, le grand emprunt n’est évidemment pas la panacée ! Au regard des 30 à 40 milliards nécessaires la couverture de la France en fibre optique nécessitera à l’évidence d’autres sources de financement ! Pour ce qui concerne les zones rurales , non « rentables » à court terme pour les opérateurs mais « rentables » à long terme à la France et aux Français, de plus en plus nombreux « en mal de campagne », ces financements ne pourront être prévus que par la loi !
La loi principale « source » de financement !
Rien de sérieux ne se fera sans un VOTE du PARLEMENT. La généralisation de l’électricité n’a pu se faire que grâce à un vote du parlement instituant un fonds de péréquation financé par une taxe. Or aujourd’hui le mot « taxe » est devenu tabou ! N’empêche, lors du débat parlementaire du 30 novembre nos députés doivent avoir le courage de poser des « questions qui fâchent » du type : la concurrence sur les infrastructures, qui oblige chaque opérateur à investir et donc rogne leur marge, a-t-elle encore un sens ? Les bénéfices de France Télécom dont le principal actionnaire reste l’Etat, ne seraient-ils pas mieux utilisés dans l’investissement sur la fibre que dans des dividendes aux actionnaires ? Pourquoi l’idée de taxe est-elle « tabou » ? Pourquoi n’y a –t-il pas eu jusqu’ici une réflexion de fond sur ce que pourraient apporter les territoire ruraux à la France alors que l’économie de la connaissance est la seule dont la « matière première »(l’information) est potentiellement disponible n’importe où ? Pourquoi ne pas reconnaître un droit égalitaire à l’information pour chaque citoyen ? Pourquoi la place « numérique » de chaque citoyen ne serait-elle pas identique quelle que soit sa place physique sur le territoire ? etc…
La balle est dans le camp du parlement. En lançant les assises des territoires ruraux Michel Mercier a souhaité que remontent des propositions innovantes en particulier en matière de très haut débit..Si nos parlementaires ont le courage de voter la loi dont les territoires ruraux ont besoin alors, les propositions émises lors de ces assises auront quelque chance d’ « aller au bout ».
La nécessaire mobilisation des citoyens ruraux !
C’est vraiment le moment pour tous les ruraux, de nous mobiliser et d’encourager nos parlementaires à « monter au créneau » lors du débat sur la fracture numérique. La proposition de loi Pintat a en effet le mérite d’acter le principe d’un fonds national de péréquation mais elle a « oublié » de prévoir son financement….et comme ce FINANCEMENT dépend directement des réponses données aux « questions qui fâchent »il faut que les citoyens insistent auprès de leurs parlementaires pour que ces questions soient enfin posées ! Moyennant quoi on pourra alors dire que la loi, pour financer le « fibrage » du territoire français, pourra acter un COCKTAIL de MESURES dont les principaux ingrédients seraient : une taxe sur les opérateurs, une taxe sur les abonnements, le recours aux fonds européens et nationaux, le grand emprunt etc…FINANCER un FONDS de PEREQUATION , voilà le vrai problème d’actualité qu’il faut résoudre à l’occasion du débat parlementaire en cours !
Pierre Ygrié
22 nov 2009
Très bonne analyse.
Nous avons, avec le collectif des Délaissés du haut-débit en Limousin évoqué le problème des zones rurales non-couvertes (malgré ce qu’en disent certains élus régionaux et la DSP) et les difficultés rencontrées par les citoyens y habitant. La concurrence est limitée, les subventions pour l’installation des différentes technologies restent sectaires…exp : ne sont subventionnées que les installations avec contrat chez Numéo ou Idyle, que ce soit en Wimax ou en satellite. Si on prend un contrat sat chez Vivéole ou autre la subvention n’est pas accordée. Ou est la parité et la concurrence ? D’autre part, aucune solution n’est prévue à court ou à long terme pour remplacer ses technologies alternatives…le Limousin est couvert à 99% !!! Il y a le satellite…de quoi se plaint-on ?
Pour ce qui est du grand emprunt, je suis d’accord avec vous et pour la couverture de tout le pays il faut légiférer. Les ruraux ont droit aux même services que les citadins avec péréquation des tarifs, ce qui est loin d’être le cas actuellement ! C’est plutôt payer au prix fort un service moindre.
La région Limousin n’est pas la seule dans ce cas et les régionales n’étant pas loin ce sont peut-être les urnes qui feront pencher la balance.
Quand les gens se heurtent à des murs et qu’une chape de plomb pèse sur la communication c’est comme ça qu’ils se font entendre !
Je ne crois, en la matière, ni à la loi ni à la concurrence sur les services (alors que, en Lozère, nous sommes en situation de monopole de FT).
Le choix de la solution technique « déport de signal » renvoie directement au fibrage des SR (coût comparé du fibrage et du NRA-ZO de FT) et à la question essentielle : à quel endroit FT peut délivrer une connexion à 100 M/s à une collectivité locale ?
Don de Didier Lombard pour les phrases malheureuses :
« Nous ne faisons pas ça pour le plaisir conclue Didier Lombard, on est là pour être utile à la société. »
Lombard est un « gros beauf »
Pierre,
j’avais oublié de commenter : Bon billet … court :
1- Séparer l’Infra des Services, des Usages, des Contenus…
2- des sous,
yapluka …
[…] C’est vrai et le chemin sera long car cette expression législative doit accompagner des évolutions voulues par la société lorsque cette dernière aura véritablement pris conscience des enjeux, ce qui est loin d’être le cas aujourd’hui et suppose un énorme travail de pédagogie ! Cela étant il est des domaines beaucoup moins complexes, à commencer par celui de l’équipement du territoire en infrastructures physiques ! la difficulté n’est pas ici de savoir ce qu’il faut faire mais de financer ce que l’on sait qu’il faut faire ! le financement d’un fonds numérique de péréquation pour assurer l’équité territoriale ne dépend somme toute que d’une loi ! […]
[…] faut-il équiper les campagnes des mêmes infrastructures de très haut débit que celles dont bénéficieront demain les personnes que l’on souhaite […]
[…] La proposition de loi est parfaitement compatible avec le modèle économique libéral en vigueur qui prône la concurrence. Encore faut-il ne pas se tromper sur ce terme « sacré »et bien voir quelle concurrence profite aux consommateurs ? Pour nous les choses sont claires : la concurrence sur les services . Encore faut-il que pour pouvoir proposer équitablement les mêmes services partout les opérateurs de services puissent avoir accès dans des conditions non discriminatoires à des infrastructures de très haut débit partout ! […]
[…] peut-être ailleurs non plus !) et que la vraie concurrence ne doit porter que sur les services, https://websdugevaudan.wordpress.com/2009/11/23/les-memes-infrastructures-partout-pour-les-memes-serv… , position partagée par les clients bien évidemment mais aussi par la plupart des opérateurs […]
[…] à chacun de s’approprier quelques évidences parmi lesquelles : -la nécessité d’avoir les mêmes infrastructures partout pour que tous les citoyens puissent entrer à armes égales dans la société de […]
[…] haut débit à la France ,sur la nécessité d’avoir les mêmes infrastructures partout pour avoir les mêmes services partout, sur la création d’un véritable « bouclier numérique rural » pour donner la priorité aux […]
[…] matériels et culturels. La modernité ? ce sont des campagnes « intelligentes » équipées des mêmes réseaux de télé communication qu’en ville , réseaux à base de fibre optique à la maison pour le réseau fixe (FTTH) et sur […]
[…] pour avoir les mêmes services partout il faut les mêmes infrastructures partout car les infrastructures sont les fondations de tout […]
[…] faut les mêmes infrastructures partout pour les mêmes services […]
[…] les mêmes infrastructures partout pour les mêmes services partout » ! Nous avions même écrit un article sur le sujet en 2009 avant le vote de la loi Pintat par l’assemblée nationale, inquiets que nous étions devant l’ […]
[…] d’accèsdes citoyens en particulier pour les services publics,la nécessité d’avoir les mêmes structures partout pour obtenir une non discrimination dans l’accès à ces services, l’opportunité historique, […]
[…] d’accès des citoyens en particulier pour les services publics,la nécessité d’avoir les mêmes structures partout pour obtenir une non discrimination dans l’accès à ces services, l’opportunité historique, […]
[…] d’accès des citoyens en particulier pour les services publics,la nécessité d’avoir les mêmes structures partout pour obtenir une non discrimination dans l’accès à ces services, l’opportunité historique, […]
[…] Les mêmes infrastructures partout pour les mêmes services partout ! 2009 […]
[…] par exemple ! parmi ces évidences, l’importance d’avoir les mêmes infrastructures partout pour permettre un accès équitable à ce nouveau monde numérique dont on ne peut plus dire qu’il est virtuel tant il s’imbrique […]
[…] les mêmes infrastructures partout ! Nous affirmions cette « évidence » il y a déjà 5 ans https://websdugevaudan.wordpress.com/2009/11/23/les-memes-infrastructures-partout-pour-les-memes-serv… Nous la réaffirmons aujourd’hui encore plus […]
[…] comme nous l’écrivions déjà en 2009, de disposer des mêmes infrastructures partout pour avoir les mêmes services partout ! . Une telle mesure ne suffirait bien évidemment pas mais elle serait une étape importante vers […]
[…] d’étages (usages) qu’il est impossible de prévoir !!!. Dés 2009 nous écrivions « Les mêmes infrastructures partout pour les mêmes services partout » » Sept ans plus tard (une éternité dans le monde de l’internet!) nous réaffirmons […]
[…] haut débit à la France ,sur la nécessité d’avoir les mêmes infrastructures partout pour avoir les mêmes services partout, sur la création d’un véritable « bouclier numérique rural » pour donner la priorité aux […]